Il fut un temps où nous, les jeunes filles en fleur n’en avions que pour les yeux bleus du trop mignon héros de Titanic-ta-voisine. Nous avons toutes fantasmé sur les mains délicates de Jack-Leo-DiCaprio, les seules capables de nous faire paraître semblables à de parfaites bombes atomiques en deux coups de crayon bien sentis. Et le soir, avant de nous endormir en parfaites nymphettes que nous étions, nous embrassions notre poster chéri fièrement accroché au dessus de nos draps roses. Les garçons, eux, nous trouvaient alors mièvres et la mèche blonde du beau Leo, fort bien ridicule. (petite larme à l’oeil)
Aujourd’hui, filles comme garçons, nous avons trouvé un terrain d’entente. Nous nous rêvons à l’unisson en parfaits héros de soirées folles furieuses et renversantes, en quête effrénée d’un objectif pour immortaliser notre beauté insolente et oh combien fulgurante. Car avouons le, on se prostituerait PRESQUE pour avoir notre face et body ultra-slim-ultra-looké en bonne place sur les blogs photo aussi monumentaux que cultes que ceux de Cobrasnake et Face Hunter. Les voici, les nouveaux maîtres de nos fantasmes, les héros de la génération nimbus 2000.
XXIème siècle. Génération internet plus très vraiment nette. Mais faut pas se mentir, cela nous convient puisque désormais nous avons en main les outils pour nous faire connaître du monde entier, « regardez comme je suis beau ! ». Inutile de rougir ni d’avoir honte, dans nos sapes en édition limitée de chez Colette. Nous aimons être flamboyants et si possibles uniques, au milieu de toute cette masse qui rappelle une certaine attaque des clones.
T’as ta face de drogué exposée chez Cobra ?!! T’EN ES !! Tu existes !! Houra !
Les voici donc, les fameuses 15 minutes de célébrité prédites par son seigneur Warhol.
Après la présentation de Cobrasnake par mon brillant et néanmoins fracassant TRASH de collègue, je m’en vais donc vous présenter THE FACE HUNTER, pour ceux qui ignoreraient encore son existence suprême !
C’est LUI qui le dit: I want to meet bad dressed models, anti-hipsters, desperate housewives, ungooglable people, name droppers, "I love your work" commenters, shy socialites, anonymous enemies, new ravers in 2008, celebs who have to explain they're famous, established indie kids, soccer moms, anarchists wearing an anarchy t-shirt from H&M, age frauders, blogebrities, stylish straight boys, fakesters, gossips inventors, parents of my myspace friends, children born the 9/11, unfacedhunted people, spy clowns, star-fuckers, alpha tourists, fag hags, startup artists, retro runners, pro-anas, sightjoggers, booty callers, anti-anti-americans, culture jammers, Pete Doherty's look-like kids...
Yvan Rodic aka The Face Hunter, la trentaine aussi fraîche qu’un coin de muguet au mois de mai est une œuvre d’art à lui tout seul. Coupes atypiques et ensembles aventureux, sa seigneurie n’a pas froid aux yeux et enfile un blazer à carreaux par-dessus une chemise elle-même à carreaux, le tout surmonté d’un gracieux nœud pap’. Ne lui parlez pas de look bûcheron copié-collé chez votre voisin Tabernacle, lui n’entend que dandysme, luxe et volupté.
Dandy par excellence, il donne d’ailleurs tout son sens au mot. Derbies vernies, pantalon cigarette serti de bretelles, veston et chemise à l’imprimé psyché, cardigan en poils de biche, Yvan fait dans le grandiose. Sur son nez, des lunettes de geek sans verre, plus elles sont oversized mieux c’est, à l’image de son désormais culte nœud papillon rouge. Pêle-mêle de couleurs et matières, on le croirait tout droit sorti du conte d’Alice au pays des Merveilles, tel un Chapelier fou.
Son lapin blanc, souvent des anonymes, parfois des guest stars, quoi qu’il en soit soyez sur de retrouver ces beaux diables habillés en Prada aux parties et after les plus côtés du monde entier. Véritable globe trotter, Yvan court sans répit après de nouvelles têtes et corps noblement vêtus. S’il avait vécu au temps du Far West, il aurait placardé des WANTED sur les murs du monde entier.
Les mêmes que vous retrouverez aux soirées shootées par Cobrasnake, à une nuance près tout de même. Tandis que Cobra, produit US représentant d’une époque, capture la fête à son essence même, où les kids s’enivrent et transpirent, Yvan, lui, les immortalise classieux et pointus, en mode « before » la déchéance sur dancefloor, dans un style intemporel, un brin rétro. Si le milieu de la photographie pouvait avoir une catégorie haute couture, alors Face Hunter serait une marque de luxe. Hymne aux idées folles et néanmoins pertinentes du photographe, il est présent à toutes les fashion weeks, les beautiful people l’attentent dans un coin de rue, et c’est ainsi que la magie se fait !
Web Hunter:
Dans tes oreilles, ça sera du Slagsmalsklubben, une team de Suédois qui sévissent aussi à Berlin, de l’electro ludique et fantastique, dingo ce qu’il faut. Véritable coup de cœur repéré dans un Show du Face Hunter. De quoi danser des jours entiers dans tes belles petites sapes à la pointe de la mode, ou pas, puisqu’on DON’T BELIEVE THE HYPE !!